rôle de l’adulte et bienfaits pour l’enfant

L’éducation Montessori n’est ni permissive, ni autoritariste. Elle oscille entre fermeté et douceur pour parvenir à faire grandir un enfant dans un cadre bien défini. L’idée la plus répandue est que la méthode Montessori est celle des enfants rois. Il n’en est rien. Etre à l’écoute et contenant ne signifie pas être permissif. Bien au contraire, il s’agit de tenir compte de la fragilité d’un enfant, un être en construction qui a besoin de s’appuyer sur l’adulte pour faire face à ses émotions et peu à peu intégrer les limites du vivre ensemble. Pour cela, l’adulte est celui qui dit « non », sans craindre de perdre l’amour de son enfant, et en même temps il est celui qui sait faire preuve de réconfort et d’empathie. L’adulte, attentif et cadrant, est le tuteur de l’enfant qui l’aide à sortir de sa toute puissance pour devenir un être sociable. Il en est de la responsabilité de l’adulte de tenir une position d’autorité. L’enfant, un être en devenir, s’appuie sur ce modèle qui le rassure et il peut grandir confiant.

 

Dans notre société actuelle, qui prône le positivisme, la performance et l’illimité comme valeurs centrales, comment permettre à l’adulte de signifier la limite ? Comment chaque parent, ou éducateur, peut-il trouver sa place de personne ressource auprès d’enfants ? L’éducation Montessori nous rappelle deux éléments essentiels : l’adulte est celui qui tient une position d’autorité et l’enfant est un être en développement qui a besoin de limites pour grandir. Les conflits, la frustration de l’enfant lié à son déplaisir, sont donc inévitables.

 

L’adulte cadrant : une position d’autorité qui n’est ni pouvoir ni séduction

L’adulte, parent ou éducateur, a la responsabilité de la relation avec l’enfant. C’est lui qui apporte des repères, donc une sécurité. Il tient une place solide, sans être rigide. En signifiant la limite, il propose un temps d’arrêt pour l’enfant et pour lui-même, qui permet d’éviter d’être submergé par les émotions. L’enfant teste inévitablement la règle, pour lui et pour les autres. Il en a besoin. Le rôle de l’adulte est de rester celui qui limite, celui qui dit « non ». Il endosse ce « mauvais rôle ».

 

User de sa position dominante et de sa force n’est pas faire autorité. C’est maintenir l’enfant dans la soumission à la règle. L’enfant n’intègre pas les limites du vivre ensemble et son processus de développement est entravé. L’autorité de l’adulte n’est pas non plus de la séduction. Chercher l’obéissance de l’enfant par des moyens détournés (promesses, charme…) ne lui permet pas d’être acteur de la relation. Sans interdits, il reste soumis, n’ayant pas les moyens de s’opposer. Les limites, parce qu’elles génèrent de la frustration chez l’enfant, et parfois le conflit, permettent à l’enfant d’apprendre à son tour à dire « non » et à faire respecter son point de vue.

 

Fixer les limites selon l’éducation Montessori : de la théorie à la pratique

 

L’adulte qui fixe les limites apprend la frustration à l’enfant. C’est par cette voie que l’enfant accepte ce qui est déplaisant. Il grandit. Sans interdits, l’enfant n’aurait que des droits et les adultes que des devoirs. Nous ne serions plus dans une éducation bienveillante. A l’école Montessori A tâtons nous utilisons quelques outils et principes pour que l’enfant apprenne à gérer les conflits et à intégrer les règles :

Calme, patience, répétition et fermeté sont les piliers de l’éducationMontessori. Les conduites inappropriées des enfants ont toujours existé et existeront toujours; elles sont une manière pour l’enfant de s’affirmer et très souvent d’interpeller l’adulte dans ce qu’il n’arrive pas à exprimer. Alors, il joue avec la règle. A nous adultes de ne pas éviter le conflit et de proposer un accompagnement vivifiant, où l’apprentissage du « nous » ne peut se faire que par l’intégration du « non ».

 

Pour Maria Montessori, discipline et liberté sont indissociables. L’adulte doit être préparé pour répondre aux besoins de l’enfant et l’environnement doit être adapté. Il est de la responsabilité de l’adulte de proposer un cadre suffisamment bon pour que l’enfant évolue avec confiance en lui.